Bienfaits des aubergines : ce que révèle la science sur ce légume d’exception

juin 22, 2025
Léna Roussel
Ecris par Léna Roussel

Passionnée par la décoration, l’aménagement intérieur et les astuces pratiques pour la maison. Chaque jour, je partage avec vous mes conseils simples et efficaces pour transformer votre espace de vie en un lieu agréable, fonctionnel et chaleureux.

Aubergine : origines, histoire et diffusion

Un légume entre Asie et Méditerranée : parcours de l’aubergine

L’aubergine (Solanum melongena) s’impose comme l’un des rares végétaux dont l’histoire traverse continents et siècles. D’abord cultivée dans les plaines fertiles de l’Inde et de la Chine, son introduction dans le bassin méditerranéen s’opère au XIIIe siècle par l’intermédiaire des Arabes. Cette migration, documentée notamment lors de l’extension de la culture par les Maures en Espagne, modifie en profondeur le paysage alimentaire européen, notamment autour de la Méditerranée. On raconte même que Louis XIV aurait eu une certaine curiosité gourmande pour ce légume alors en vogue parmi la noblesse. L’irrigation de la péninsule Ibérique, de l’Italie, de l’Afrique du Nord mais aussi de régions françaises comme la Provence-Alpes-Côte-d’Azur, mais aussi l’Aquitaine et le Languedoc-Roussillon, vient conforter la place de ce fruit-potager dans la cuisine d’ici.

Ce fruit potager prend une place grandissante en France durant le XIXe siècle, période où il devient un ingrédient phare sur les marchés, alimentant la naissance de traditions culinaires emblématiques telles que la ratatouille, la caponata ou le caviar d’aubergine – le « caviar du pauvre », comme on l’appelait parfois dans le sud. Aujourd’hui, l’aubergine occupe une position centrale dans le patrimoine gastronomique méditerranéen, mettant en avant la richesse culturelle de son histoire, et elle donne même lieu à des fêtes agricoles locales dans certaines régions, où les maraîchers présentent fièrement leurs variétés.

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La richesse culturelle et historique de l’aubergine apporte une touche unique à la cuisine.

Profil nutritionnel : atouts et valeurs clés de l’aubergine

Une synergie de fibres, d’eau et de micronutriments

Parmi les solanacées, l’aubergine se distingue par une faible densité énergétique : de 18 à 35 kcal pour 100 grammes. Près de 90 % de son poids correspond à de l’eau, offrant un ingrédient désaltérant, à chair légère. Elle possède une teneur intéressante en fibres, comprises entre 2,5 et 4,3 g/100g selon la maturité et la variété, un duo qui soutient à la fois l’effet de satiété et la régularité du transit intestinal. D’ailleurs, certaines variétés comme la Listada de Gandia ou la Barbentane sont appréciées pour leur texture et leur richesse naturelle en fibres.

Du côté des micronutriments, l’aubergine fournit du cuivre, du potassium, du manganèse ainsi que des vitamines du groupe B, notamment B1, B6 et B9. L’EFSA (Agence européenne de sécurité alimentaire) souligne également l’intérêt d’intégrer des légumes à forte teneur en fibres telles que l’aubergine dans le cadre d’une alimentation équilibrée. La majeure partie de ses apports énergétiques provient des fibres, peu des glucides ou lipides, rendant son adoption simple dans les régimes hypocaloriques équilibrés, souvent recommandés en cas de recherches d’amélioration de la digestion ou du contrôle glycémique.

Un point reste encore parfois discuté : la biodisponibilité réelle de ses nutriments dépend en partie du mode de cuisson choisi, détail qui interpelle la communauté scientifique. Il n’est d’ailleurs pas rare que des nutritionnistes renommés, tel que Catherine Conan ou Véronique Liégeois, insistent sur des techniques douces pour préserver au mieux les vitamines et minéraux du légume.

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Les données nutritionnelles détaillées permettent de mieux intégrer l’aubergine dans l’alimentation quotidienne.

Liste des principaux atouts nutritionnels de l’aubergine :

  • Faible teneur calorique (18-35 kcal/100g)

  • Teneur élevée en eau (~90%)

  • Bonne quantité de fibres (2,5-4,3g/100g)

  • Présence de potassium, cuivre, manganèse

  • Apport intéressant en vitamines B1, B6, B9

  • Index glycémique bas

ComposantValeur moyenne pour 100g
Calories (kcal)18 – 35
Eau (%)89 – 93
Fibres alimentaires (g)2,5 – 4,3
Potassium (mg)220
Cuivre (mg)0,08
Manganèse (mg)0,14
Vitamine B1 (mg)0,04
Vitamine B6 (mg)0,08
Vitamine B9 (µg)25
Index glycémiqueBas (~15)

Il existe d’ailleurs des statistiques récentes sur la consommation mondiale d’aubergines, l’Inde et la Chine figurant parmi les plus grands producteurs et exportateurs, tandis que certains pays européens comme la France ou l’Italie restent de grands consommateurs.

Pouvoir antioxydant et impact sur la santé cellulaire

Anthocyanes, polyphénols et prévention du stress oxydatif

Ce légume se fait remarquer par sa concentration élevée en antioxydants, encore plus présents dans son épiderme. Notamment, la nasunine, une anthocyane responsable de la robe violette, et l’acide chlorogénique, un polyphénol bien étudié, jouent un rôle central pour freiner les processus oxydatifs liés au vieillissement cellulaire. Ces antioxydants neutralisent les radicaux libres, molécules instables qui menacent la membrane cellulaire et l’ADN.

Les travaux scientifiques convergent sur la capacité de la nasunine à limiter la peroxydation lipidique, étape cruciale dans la dégénérescence cellulaire. D’ailleurs, selon certains chercheurs, la quantité exacte d’anthocyanes varie de manière notable entre variétés (la teneur d’une aubergine Listada de Gandia n’est pas identique à celle d’une Barbentane ou d’autres types asiatiques). Quant à l’acide chlorogénique, il pourrait aussi exercer une protection vis-à-vis de certains cancers et influer sur l’inflammation. Il arrive qu’on évoque l’aubergine comme soutien naturel de la longévité cellulaire, en particulier lorsqu’elle s’inscrit dans un régime inspiré du modèle méditerranéen.

À ce volet antioxydant s’ajoute une question de biodisponibilité : la capacité du corps à absorber et utiliser ces polyphénols pourrait dépendre de facteurs comme la cuisson et l’association avec d’autres aliments – c’est une zone encore en partie à explorer. Certains évoquent un effet synergique intéressant lorsqu’on l’associe à d’autres végétaux riches en vitamine C.

Voici comment la consommation régulière d’aubergine peut intervenir dans le soutien de la longévité cellulaire.

Notre opinion

Au regard de la synthèse actuelle des connaissances, l’aubergine occupe une place stratégique dans une démarche de prévention nutritionnelle contemporaine. Son histoire singulière, ses qualités nutritionnelles et ses vertus antioxydantes en font un atout pour soutenir une approche alimentaire préventive, favorable à la protection cardiovasculaire et au maintien du poids. Cela dit, les recommandations de grands organismes internationaux – comme l’OMS ou l’EFSA – conseillent d’intégrer une large variété de légumes, l’aubergine faisant partie des options intéressantes, mais nullement exclusive. Il importe donc d’être attentif à la variété retenue et au mode préparation, la qualité de la peau et la préservation des micronutriments dépendant largement de ces choix. En fin de compte, l’aubergine dépasse le simple statut d’ingrédient : elle véhicule, par sa singularité, le dialogue entre histoire, culture et recherche scientifique.

Santé cardiovasculaire et métabolisme : une alliée précieuse

Aubergine, cholestérol et modulation de l’équilibre glycémique

Des travaux scientifiques récents montrent que ce fruit, riche en fibres solubles et en antioxydants spécifiques, participe à la baisse du cholestérol LDL (« mauvais cholestérol »), l’un des principaux facteurs de risque liés aux maladies cardiovasculaires. Toutefois, comme le rappellent certains nutritionnistes et l’OMS dans ses grandes lignes, il existe peu d’études cliniques chez l’humain sur ce point précis : les résultats observés chez l’animal ou in vitro sont encourageants, mais la validation en population générale progresse lentement.

Cette action s’appuie aussi sur une charge glycémique particulièrement basse, limitant l’élévation rapide du taux de sucre après l’ingestion. L’aubergine présente également une légère action diurétique, facilitant l’élimination des toxines et intervenant dans la régulation pondérale. Ces effets, discrets mais réels, s’inscrivent dans une synergie globale favorable au fonctionnement métabolique. Néanmoins, tout dépend aussi de la diversité des plats et des modes de préparation adoptés (certains plats méditerranéens riches en huile peuvent modifier l’impact sur le bilan lipidique), ce qui peut influer sur le résultat final.

Principaux bénéfices cardiovasculaires et métaboliques de l’aubergine :

  • Influence positive sur la baisse du cholestérol LDL

  • Effet stabilisateur sur l’équilibre glycémique

  • Apports en fibres solubles bénéfiques pour les vaisseaux sanguins

  • Action diurétique douce pour aider à l’élimination

  • Participation à la gestion du poids via l’effet satiétogène

L’aubergine s’intègre facilement à une alimentation axée sur la prévention et sur le bien-être cardiovasculaire.

Digestibilité, transit et avantages pour le système digestif

Rôle des fibres et méthodes pour optimiser l’assimilation

Ce légume offre la possibilité d’améliorer la motilité du système digestif, grâce à son contenu en fibres, qu’elles soient solubles ou insolubles. Elles favorisent le bon fonctionnement du tube digestif, stimulent le microbiote, et prolongent la sensation de satiété – un atout indéniable dans les démarches de gestion du poids. Il est intéressant de noter que l’impact précis de l’aubergine sur la diversité du microbiote intestinal fait actuellement l’objet de recherches, certains laboratoires étudiant la synergie entre différents polyphénols et la flore intestinale.

Pour profiter pleinement de ses atouts, la cuisson prend une importance centrale. À la vapeur, en cuisson douce ou grillée, elle permet de préserver au mieux les antioxydants et la structure fibreuse de la pulpe. Quant à la peau, concentrant une partie des polyphénols, elle mérite d’être conservée lors des préparations culinaires – d’autant qu’en cosmétique, ce type de composés intéresse aussi pour le soin de l’épiderme. Certains évoquent la possibilité d’inclure l’aubergine dans des jus ou des smoothies, mais la texture fibreuse rend l’expérience… particulière, ce qui n’est clairement pas du goût de tout le monde.

Il faut toutefois rappeler que consommée crue, l’aubergine contient de la solanine, alcaloïde potentiellement toxique, ce qui justifie de toujours la cuire.

Astuces pour profiter au mieux des qualités digestives de l’aubergine :

  • Préférer la cuisson vapeur ou à l’étouffée

  • Consommer l’aubergine avec la peau

  • Éviter la friture excessive qui élève la charge lipidique

  • S’abstenir de consommer l’aubergine crue pour éviter la solanine

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Quelques techniques culinaires aident à profiter pleinement des atouts digestifs de l’aubergine.

Conseils pratiques d’achat, préparation et consommation

Intégrer l’aubergine au quotidien avec discernement

Bien choisir son aubergine influence directement le profil nutritionnel du produit. Il vaut mieux privilégier des spécimens à la peau lisse et brillante, issus de l’agriculture biologique ou des circuits courts, pour bénéficier d’une concentration optimale en micronutriments et éviter l’ingestion de résidus phytosanitaires, une recommandation d’ailleurs relayée par de nombreux nutritionnistes. Certaines variétés, comme la Barbentane, sont particulièrement appréciées sur les marchés pour leur fermeté et leur saveur.

Garder la peau représente un réflexe simple afin de conserver le maximum de fibres et d’antioxydants ; les cuissons douces – vapeur, étouffée ou four basse température – sont recommandées. Limiter les fritures reste une règle de base en matière de santé, mais pourquoi ne pas aussi tester une infusion d’eau d’aubergine ? Cette pratique – un peu confidentielle mais relayée dans de nombreux ouvrages et forums diététiques – est parfois conseillée pour ses vertus diurétiques, même si l’OMS souligne que les preuves scientifiques sur l’eau d’aubergine restent à préciser. Il est aussi possible de revisiter les recettes traditionnelles, d’oser la cuisson en lactofermentation pour un effet probiotique, ou même d’explorer des créations thérapeutiques innovantes (inclus dans des jus, des gratins peu gras, ou encore des préparations farcies adaptées aux restrictions particulières).

Quelques repères pratiques pour l’achat et la préparation :

  • Choisir une aubergine à la peau brillante et sans marque

  • S’orienter vers le bio ou les producteurs locaux

  • Conserver la peau à la cuisson

  • Préférer des cuissons vapeur, à l’étouffée ou au four doux

  • Limiter la friture pour ne pas altérer la qualité du légume

  • Tester l’infusion d’eau d’aubergine

  • Varier les usages entre recettes traditionnelles et propositions plus créatives

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Voici quelques astuces simples pour introduire l’aubergine dans une alimentation équilibrée.

Perspectives scientifiques et limites des connaissances

Entre validation médicale et enjeux de recherche à venir

Même si la littérature scientifique rapporte de nombreux effets bénéfiques de ce légume fruit, plusieurs points demandent des études approfondies. Des essais cliniques randomisés sont encore requis pour déterminer l’impact réel de la consommation d’aubergines et de leurs extraits sur le taux de cholestérol LDL dans la population générale, et sur d’autres paramètres métaboliques. La variabilité des bénéfices selon la variété, le sol ou la méthode agricole (on sait par exemple que le mode de culture biologique peut augmenter la concentration en antioxydants), tout comme l’effet réel de la cuisson sur la composition finale, sont encore des chantiers. La question de la biodisponibilité reste aussi centrale.

Autre sujet d’actualité : les interactions entre aubergine et microbiote intestinal, qui pourraient conduire à mieux cerner les effets digestifs et immunitaires attachés à ce fruit potager. L’évolution des recherches sur le sujet contribuera sans doute à préciser pour chacun la meilleure façon de l’intégrer dans une démarche préventive. Notons d’ailleurs que certains travaux explorent le potentiel de l’aubergine sur la tension artérielle ou même sur certains aspects de la santé mentale… On n’a peut-être pas fini d’être surpris par toutes ses facettes.

Restez attentifs aux avancées qui permettront d’enrichir la place de l’aubergine dans nos pratiques alimentaires santé.